Hello ♥
Peut-être le titre de cet article vous a-t-il interpellé ; si tel est le cas je vous explique de quoi il s’agit. Les 5 R sont les principes fondamentaux du zéro déchet et correspondent à des actions concrètes à mettre en place dans son quotidien afin de changer ses habitudes de consommation, réduire ses déchets, éviter le gaspillage et limiter son impact environnemental. Béa Johnson l’explique dans son ouvrage « Zéro déchet » que j’ai lu il y a un paquet d’années maintenant. Ces actions sont classées de façon hiérarchique et leur simplicité les rend accessibles au plus grand nombre (c’est pourquoi j’ai décidé de les afficher sur mon stand lors de marchés de créateurs et salons). Cet argument peut nous inciter à réfléchir aux gestes que nous pourrions adopter petit à petit afin de faire notre part comme l’illustre la légende du colibri. Voyons ces différents préceptes du plus important au moins important et la façon dont nous pouvons les appliquer, l’idée étant que vous puissiez y piocher quelques idées ou même continuer les listes proposées.
Refuser
Choisir de dire non à un commerçant, à un membre de sa famille ou à un ami sans se sentir coupable est un premier grand pas dans la règle des 5 R. En effet vous serez probablement jugé ou incompris, surtout si cela ne faisait pas partie de vos habitudes auparavant. Cela peut être l’occasion d’ouvrir le dialogue et avoir un échange constructif pour expliquer, mais exempt de la volonté de convaincre. Parfois nous semons des graines sans le savoir et nous sommes surpris de constater que certaines personnes ont remis en question leur façon de voir, de penser ou de faire.
Dire non aux choses superflues, polluantes ou dont vous n’avez pas besoin :
- les sacs plastique à la caisse du supermarché (à remplacer par un solide cabas en coton)
- les produits gratuits dans un but marketing (stylos, porte-clés, stickers, agenda, tee-shirts, carnets etc…) car vous possédez déjà certainement tout cela à la maison.
- les sachets en plastique pour les fruits et légumes ainsi que les produits suremballés (apportez plutôt vos sacs à vrac et contenants)
- les objets jetables (rasoirs, mouchoirs, essuie-tout, sachets de thé, flacons de gel douche et de shampoing, serviettes et nappes en papier, bouteilles d’eau en plastique, papier aluminium ou film alimentaire etc…) : pensez à leurs alternatives lavables, rechargeables ou consignées, aux gourdes, savons solides etc…
- Les échantillons de produits cosmétiques, les tickets de caisse, prospectus, publicités (apposez un « stop pub » sur votre boîte aux lettres)
- Les articles en soldes, juste parce-qu’ils sont en soldes (prêt-à-porter, décoration etc…), tout comme les articles beaux juste parce- qu’ils sont beaux, les articles à la mode juste parce-qu’ils sont à la mode, les articles de seconde main juste parce-qu’ils sont de seconde main (vous comprenez le principe).
- Les objets que l’on vous donne suite à un tri, s’ils ne vous plaisent pas ou ne vous sont pas utiles. On les accepte parfois pour ne pas vexer la personne qui nous les propose alors qu’ils nous encombrent plus qu’autre chose.
Réduire
Face à une quête de consommation effrénée alimentée par la société et les médias, demandez-vous, avant d’acheter, si vous en avez réellement besoin ou si c’est un effet de mode, une façon de combler un vide ou encore pour passer le temps. Votre placard regorge déjà de vêtements, sacs et chaussures, votre garde-manger est encore bien rempli, vos meubles sont toujours en bon état, votre vélo fonctionne parfaitement, tout comme votre téléphone, votre tablette ou votre ordinateur ? Si oui, alors pourquoi ne pas réduire vos achats à l’essentiel ? Car, pensez-vous qu’un énième pantalon vous rendra heureux sur le long terme ? Un état des lieux ainsi qu’un bon tri vous permettront de faire le point sur ce que vous possédez déjà, ce qui doit être remplacé ou ce qui manque. Voici quelques exemples pour ce principe de « réduire » :
- Avoir quelques produits basiques pour le ménage est suffisant (vinaigre blanc, savon noir, bicarbonate de soude et huiles essentielles) au lieu de multiplier les produits pour le calcaire, les vitres, le sol, la cuisine, les plaques de cuisson, la salle de bains, la poussière etc… dont la composition est bien souvent néfaste pour l’environnement.
- Faire vos courses en achetant juste ce dont vous avez besoin afin d’éviter le gaspillage alimentaire.
- Réduire votre consommation d’eau en fermant le robinet lorsque vous vous lavez le corps sous la douche ou que vous faites la vaisselle.
- Réduire sa trousse de cosmétiques et de maquillage à l’essentiel, et terminer chaque produit entamé avant d’en ouvrir un autre.
- Réduire sa consommation d’essence en réalisant les petites distances à pied ou en vélo, en faisant du covoiturage, en prenant les transports en commun ou le train.
- Réduire ses achats d’articles à bas coût, de mauvaise qualité, qui ne durent pas dans le temps et qui proviennent bien souvent de l’autre bout de la planète, pour les remplacer par des produits made in France, solides et durables (moins mais mieux^^).
Réutiliser
Réutiliser sous-tend l’idée d’utiliser ce qui existe déjà pour ne pas mobiliser de nouvelles ressources et faire avec ce que l’on possède. Ce principe peut nous rendre très imaginatifs et créatifs, avec la fierté de se dire « c’est moi qui l’ai fait ».
- En pique-nique on utilise les couverts de la maison, un plaid pour s’assoir, une nappe et des serviettes en tissu, des gourdes en acier inoxydable, des tupperwares et saladiers contenant un repas fait maison etc…
- Sur ma boutique en ligne zéro déchet, il m’arrive de donner une seconde vie à des nappes, jeans, rideaux, sets de table, vêtements, serviettes de toilette ou encore des draps pour en faire des accessoires lavables, pratiques, utiles et jolis. C’est ce qu’on appelle l’upcycling et j’en parle justement dans un de mes derniers articles sur des astuces zéro déchet pour le quotidien.
- L’achat de seconde main s’inscrit dans cette démarche même si certaines dérives existent à ce sujet (certaines personnes surconsomment sous prétexte que c’est de la seconde main).
- Si on a besoin d’un objet spécifique quelques rares fois dans l’année, on peut l’emprunter ou le louer (outil de jardinage, voiture, appareil à raclette, tonnelle de jardin etc…)
- L’échange peut aussi permettre de varier ses possessions pour un temps donné ou de manière définitive. Entre amis ou en famille, on peut s’échanger des vêtements, du petit électroménager, des livres, des bijoux, du maquillage, des meubles, de la vaisselle, des plantes etc…
- J’en parlais dans le premier point mais les objets lavables, rechargeables ou consignés permettent de réutiliser l’existant.
- Pour bon nombre de choses qui nous entourent, nous pouvons leur trouver différentes fonctions qui nous évitent de les mettre à la poubelle : songez qu’un foulard peut aussi servir à emballer un cadeau, se transformer en bandeau pour les cheveux ou en ceinture. Des caisses de pommes peuvent devenir un meuble à chaussures, constituer un dressing, faire un carré potager ou être utilisées sur un stand lors d’un marché de créateurs. Une boite de céréales en carton se transforme en une boîte à archives après quelques coups de ciseaux, en un petit patron de couture, en une to do list, en boîte de rangement que l’on peut customiser. Une boite de conserve peut devenir, selon sa taille, un pot à ustensiles de cuisine, un cache pot pour une plante, un pot à crayons ou à pinceaux de maquillage, un contenant pour des lingettes réutilisables etc…
Recycler
Quand on ne peut pas réutiliser, on passe à l’étape du recyclage qui n’est pas une mince affaire quand on sait que tous les déchets ne sont en réalité pas recyclés. Le verre, le carton, l’aluminium et l’acier sont les plus faciles à recycler tandis que le plastique l’est finalement peu. On peut alors se demander à quoi sert de faire le tri sélectif si au bout du compte le résultat escompté n’est pas là. Peut-être qu’un jour la recherche et de nouvelles techniques permettront de faire un pas en avant mais en attendant cela montre la limite de ce système. Si nous ne sommes pas (encore) capables de recycler tous nos déchets, l’idéal serait sans doute d’en produire moins, d’où la citation qui figure sur la page d’accueil de mon site : « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ». Dans une société consumériste qui est clairement la nôtre aujourd’hui, vivre à contre courant et en conscience, opter pour une vie plus minimaliste, privilégier l’être plutôt que l’avoir, prendre soin de notre planète, arrêter de faire comme si les ressources étaient inépuisables seraient quelques pistes sérieuses à envisager. Même si cela ressemble à une aiguille dans une botte de foin face à la pollution des avions, bateaux de croisière, voitures, jets privés, usines pétrochimiques, pesticides, charbon, industrie agro-alimentaire etc…, si personne ne fait rien, je n’ose imaginer vers quelle catastrophe nous courons (déjà). C’est surtout un changement global et radical des mentalités face à l’urgence climatique qui serait la clé, en lieu et place d’une course effrénée au pouvoir et l’argent à n’importe quel prix, au prix de notre santé, de notre Terre et de notre bien-être.
Avant d’atteindre cette utopie, dirigeons-nous vers des produits recyclés ou reconditionnés pour nos achats, apportons nos matériaux à la déchetterie, réduisons nos déchets au minimum et trions-les selon les consignes en vigueur dans notre commune.
Rendre à la terre
Rendre à la terre les déchets organiques uniquement, via le compostage, est le dernier point de la règle des 5 R. Respectueuse de l’environnement, naturelle, cette méthode permet de produire un bon engrais qui sera utilisé au jardin ou sur un balcon grâce à un bac adapté à votre type et taille de logement. Ainsi on traite soi-même ses propres déchets tout en réduisant le volume de ceux qui terminent à la poubelle. Voilà un geste écoresponsable qui fait du bien au sol, à la planète et au porte-monnaie !
J’espère que cet article vous aura éclairé et inspiré. En attendant de vous retrouver dans le prochain au mois de juin, prenez soin de vous ♥