Hello ♥
Je vous retrouve dans ce dernier article de l’année pour partager mon expérience en tant qu’exposante à mon tout premier marché de Noël. Cela peut vous donner une idée d’une partie de la réalité que vit un créateur, surtout dans le contexte qui était à ce moment-là celui du black friday, du téléthon et de l’inflation. Aux côtés de 9 autres artisans, ce nombre restreint a permis à chacun de montrer son univers sans être en concurrence avec quelqu’un d’autre, ce que je trouve plutôt rassurant.
8h15, je me gare pour décharger après une nuit plus que courte par manque d’organisation et d’anticipation (je devais terminer mes finitions sur les couvre-plats, repasser mes nappes et furoshikis, trouver des paniers adaptés à la taille de mes accessoires, faire les étiquettes de prix, tout réunir dans des caisses de transport, faire mon inventaire etc…), bref, on ne m’y reprendra plus !
Sous mon barnum il y a une rallonge électrique, 2 chaises et 2 tables, l’une en bois et l’autre en plastique que je ne sais comment disposer pour rendre mes créations visibles et accessibles. Je m’inspire de ce que font les autres exposants et je choisis de les agencer en L pour que le public puisse circuler librement. La table en bois est mouillée malgré l’utilisation de l’essuie-tout que j’ai toujours dans ma voiture en dépannage. Le plateau reste très humide et je sais que je dois y poser une nappe beige. Pas le choix, il faut installer le stand, tant pis pour les auréoles qui commencent à apparaître, ce n’est pas le moment de rechercher la perfection. Mon imagination, mon intuition et mon organisation de la nuit m’ont permis d’être assez rapide de ce côté-là et plutôt fière du résultat final.
La matinée amène son lot de brouillard et d’humidité. Le plaid que je prévoyais de mettre sur mes genoux finit sur la chaise afin de pouvoir m’y assoir sans être mouillée. Les visiteurs se font très rares, ce qui est à la fois compréhensible et désolant. Je réalise ma première vente vers midi, ma cliente est une personne que je connais mais je suis soulagée par rapport à ma crainte de ne réaliser aucune vente. Ma voisine de stand vend des savons et sa marque Demain un savon vient d’obtenir la mention Slow cosmétique dont je suis toujours ambassadrice. En ont découlé des échanges agréables et enrichissants, des conseils et de l’aide pour mes lumières, de même que la céramiste qui m’a fourni en infusions dans ses jolies tasses car j’avais oublié mon thermos à la maison… J’ai profité des temps morts pour observer mon stand côté client ainsi que les autres exposants pour piocher des idées et astuces, notamment par rapport à l’éclairage la nuit venue, aux suspensions qui occupent l’espace, aux éléments décoratifs etc..
L’après-midi s’accompagne de son lot d’animations, ce qui amène un peu plus de monde mais c’est loin d’être la foule. Certaines personnes font le tour de mon stand et passent tout en revue avec intérêt, me demandent des précisions (visiblement mes essuie-tout et filtres à café ne sont pas clairement identifiables, ainsi que le tissu de mes charlottes alimentaires), et beaucoup me disent que c’est très joli. Je récolte quelques échanges bienveillants et de jolis sourires, ce que je trouve encourageant et bienveillant.
Parmi tout ce que je propose sur mon stand, deux produits sortent clairement du lot : les couvre-plats et les petits marque-pages. Je note cela dans un carnet, ainsi que toutes les idées qui me viennent en tête pour embellir mon stand lors de futurs marchés : matériel à acheter, nature du tissu à préciser sur les étiquettes de prix, disposition du stand avec une seule table, mise en valeur des articles par l’éclairage, occupation de l’espace vertical et horizontal, check list etc…
Pour faire un bilan, je dirais que je suis fière de mon marathon couture car il fallait que je garnisse à la fois mon stand tout en ayant du stock pour ma boutique, le tout en ayant un deuxième métier à côté. J’ai surmonté mon appréhension de me dévoiler moi et mon travail pour la première fois en physique, je suis sortie de ma zone de confort, j’ai fait de belles rencontres (même des parents d’élèves, ahah), échangé avec des personnes intéressées par l’artisanat, survécu au froid et à l’humidité, apprécié la solidarité entre créateurs, posé sur le papier les points positifs et ceux à améliorer, et fait des ventes. C’est donc tout à fait positif, et même si j’avoue ne pas être très à l’aise, je vais prospecter pour faire des marchés au printemps et en été car à la fin de cette longue journée, je reconnais avoir ma place dans un marché de créateurs et je crois bien que c’est la plus belle gratitude que je puisse ressentir.
Voilà donc un pan de ma vie de couturière zéro déchet et un peu des coulisses de ma boutique et de mon travail. Il me semble bon de rappeler que derrière une personne, un stand, des créations, un savoir-faire, se cachent un être humain, des heures et des heures de recherche et de travail, une passion, des valeurs, une expertise et tout cela a un coût : celui de l’artisanat. Il est donc inutile et inapproprié de vouloir comparer les techniques utilisées et les prix entre les géants de l’industrie et les petites entreprises . Ne mélangeons pas tout et faisons appel à notre bon sens pour nous diriger vers ce qui nous parle le plus, chacun étant totalement libre de ses choix.
C’est sur ces derniers mots que je tire ma révérence pour l’année 2023. En attendant de vous retrouver dans un prochain article, je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année. Prenez soin de vous ♥