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On se retrouve aujourd’hui pour l’article du mois consacré à ma démarche éco-responsable au sein de mon entreprise. Créer une boutique d’accessoires pour réduire ses déchets au quotidien est déjà en soi une pierre à l’édifice pour un monde plus conscient, plus responsable, plus engagé. J’ai besoin et envie d’être en accord avec mes valeurs dans mon travail, et j’ai à coeur de proposer des produits utiles et écologiques, loin du marketing de la société consumériste dans laquelle nous vivons. Le point de départ de tout cela est que je suis une amoureuse de la nature, tout simplement. Je la trouve inspirante, époustouflante, réconfortante, forte, apaisante, impressionnante et elle constitue notre univers. La main de l’homme la façonne selon ses envies sans forcément la respecter et elle sait parfois se défendre, reprendre ses droits, ou alors elle se soumet sans dire un mot. Bien souvent elle se retrouve défigurée pour des questions d’argent, de profit, de caprices, de pouvoir, alors qu’on pourrait la côtoyer avec plus de douceur et d’harmonie.

A ma petite échelle, j’ai fait des choix pour la respecter du mieux que je peux avec Naturelle en soi, même si certaines choses pourraient être améliorées. Il faut accepter de commencer avec les moyens financiers que l’on possède, avec le temps dont on dispose, et composer avec un contexte général et personnel qui peut fluctuer. Je vous embarque dans les coulisses de mon entreprise pour vous montrer ce que j’ai mis en place, sachant que pour moi c’était non négociable, même si cela implique des coûts plus élevés et donc une marge plus faible.

Choix des produits

Avant de proposer un accessoire à la vente sur mon site ou sur les marchés, je m’accorde toujours un délai de réflexion durant lequel je me questionne sur son utilité réelle, son intérêt, ses avantages et inconvénients, sa mise en oeuvre, les matériaux nécessaires, le coût etc… Il m’est ainsi déjà arrivé de renoncer à certaines idées, tout en les gardant dans un coin de ma tête pour les faire évoluer différemment ou les écarter définitivement.

Je réfléchis également à mon public cible, aux demandes ou suggestions faites par mon entourage, à mon expérience personnelle, à la saisonnalité éventuelle d’un produit, à l’évolution de la société ou encore aux nouveaux besoins. Autant vous dire que mon cerveau se retrouve parfois en ébullition mais toujours pour servir le même but : coudre pour jeter le moins possible, penser à long terme et viser la préservation de l’environnement.

Une fois l’idée retenue, je teste moi-même mes produits durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, afin de me mettre à la place de mes clients. Pour être la plus objective possible, je demande à ma famille d’en faire autant et de me faire des retours sincères et constructifs. Je peux ainsi apporter des modifications si nécessaire, et être certaine des articles que je mets en ligne.

Choix des fournisseurs et des tissus

J’ai passé pas mal de temps à dénicher mes deux fournisseurs (l’un pour la micro-éponge de bambou, l’autre pour tout le reste) mais c’est selon moi l’étape la plus importante puisqu’il s’agit des matières premières que je transforme. Situés en Auvergne – Rhône Alpes (une région voisine de la mienne), le premier a été créé il y a presque 4 ans et propose des tissus labellisés Oekotex ou GOTS, mais ne communique malheureusement ni sur leur provenance, ni sur les valeurs ou l’histoire de l’entreprise. Je songe à m’adresser à eux pour leur poser la question directement…

Le second a une véritable histoire familiale qui dure depuis 60 ans. A la fois créateur, producteur et distributeur, il tient à mettre en avant le savoir-faire français et privilégie les circuits courts, mais il importe aussi certains tissus pour élargir son offre. Dans ce cas, son oeil d’expert est très regardant sur la qualité et la composition, et il communique de façon très transparente sur le pays/continent d’origine du tissage et de la teinture. Là encore, les tissus sont très majoritairement labellisés Oekotex ou GOTS, un critère d’exigence sur lequel je ne transige pas lors de mes commandes.

Lorsque je n’achète pas de tissus neufs et certifiés, j’ai recours à l’upcycling, c’est-à-dire que je donne une seconde vie à des tissus et anciens vêtements. Ma famille et mes amis me demandent d’abord si cela peut m’intéresser, puis ils me les donnent après avoir fait un tri dans leur garde-robe ou leur propre réserve de tissus. De cette façon, je ne mobilise pas une nouvelle ressource pour créer un accessoire puisque j’utilise de l’existant que je détourne pour en faire autre chose.

Dans la même lignée, j’achète aussi des tissus dans des ressourceries, vide-greniers et applis comme Vinted ou Leboncoin. Jeans, nappes, housses de couette, serviettes de table ou encore rideaux passent sous ma machine à coudre pour donner naissance à mes créations. Dans le cas présent, impossible de savoir si un tissu est labellisé selon mes critères et c’est un cas de conscience qui me travaille régulièrement, mais ma ligne de conduite visant à réutiliser, recycler, limiter, diminuer mon impact, je me sens quand même alignée avec cette autre façon de faire.

Pour terminer sur cette partie, je fais en sorte de coudre mes chutes de tissus (et celles qu’on me donne). C’est pour cette raison que vous pouvez retrouver un même imprimé pour différents accessoires. C’est d’ailleurs ainsi que m’est venue l’idée du bar à lingettes (achat à l’unité) et des marque-pages. De la même façon, certaines pochettes à savon ont été cousues dans les chutes des charlottes alimentaires puisqu’elles sont toutes constituées de tissu imperméable.

Préparation des commandes

Pour préparer et envoyer vos commandes, deux options s’offrent à moi : je réutilise une enveloppe ou un colis qui a déjà servi. Etant cliente moi-même, je conserve les emballages donc non, ils n’ont pas un aspect neuf et lisse, et même si je suis consciente que cela peut rebuter certaines personnes, j’estime que l’essentiel est que les articles soient intacts et arrivent à bon port. Cette démarche me paraît même logique pour une boutique zéro déchet. A l’intérieur du colis, pas de particule de calage car le tissu n’est pas un matériau qui se brise en mille morceaux, ni de facture (vous la recevez par mail). Vous y trouvez donc votre commande accompagnée d’une carte de visite en papier ensemencé (100% biodégradable et conçu pour être planté et donner des herbes aromatiques ou des fleurs) et d’une infusion bio sans arôme ajouté, fabriquée en France, dont l’infusette en amidon de maïs est biodégradable, et dont l’emballage en pulpe de bois (donc sans plastique) est compostable.

Si je ne possède pas d’emballage adéquat, j’utilise des enveloppes à bulles neuves fabriquées à partir de papier, de copeaux de bois et d’herbe. Elles sont solides, durables et compostables, et vous pouvez constater leur aspect brut un peu inhabituel.

Marchés de créateurs

Pour constituer la décoration de mon stand lors d’un marché, je n’achète rien car je tiens à utiliser ce que je possède déjà chez moi. Pour être cohérente avec mon image de marque, je choisis uniquement des matières naturelles : cadres et caisses en bois, panières, socles en métal, rondins de bois et coque de noix de coco.

Si j’ai un besoin particulier comme ce sera le cas le mois prochain, j’emprunte à des amies ce que je n’ai pas à la maison par faute de place et d’utilisation. En effet, il me faudra un porte-manteaux en bois pour exposer mes tote bag, ainsi qu’un saladier de très grande taille pour mettre en scène ma charlotte à plat en taille XL. Finalement, voici une solution qui me permet de ne pas acheter ces objets qui m’encombreraient dans tous les sens du terme.

Enfin, j’ai proposé à une créatrice de s’inscrire à ce marché et de faire du covoiturage, mais finalement sa participation tombe à l’eau. Malgré tout, cette démarche de mutualiser les moyens permet de réduire son impact environnemental en limitant la pollution.

J’espère que cet article vous aura éclairé sur les choix que j’ai faits pour que mon entreprise véhicule les valeurs qui lui sont associées. Les critères qui sont les miens ont forcément un impact sur le prix de mes créations mais cela fait partie d’un tout indissociable et je pense que les personnes sensibles à l’écologie le comprennent parfaitement. Voilà, maintenant vous savez tout !

En attendant de vous retrouver dans le prochain article, prenez soin de vous ♥